Chambre d'Ama

Tandis qu'Atoki était entré dans la salle de bain pour y faire ses petites affaires, Sebastian restait près de la porte, adossé au mur, n'ayant rien d'autre à faire. Oh bien sûr, il pouvait toujours retourner dans a chambre de l'Impératrice, vérifier qu'elle dormait paisiblement, et qu'aucun danger ne la menaçait, bien que ce ne soit plutôt elle, le danger public, et en particulier pour ses nerfs. Mais bon, elle était aussi la personne la plus importante à ses yeux, donc il ne pouvait se permettre de la perdre. Il l'avait déjà vécu une fois, et cela lui suffisait. D'ailleurs, rien que d'y penser, notre homme eut un élan de tristesse, mais si quelqu'un s'était trouvé dans la pièce, il n'aurait sans doute rien remarqué. De toute façon, il avait toujours été comme ça, à cacher ses sentiments, devant tout le monde. Sauf une personne. Geki. Depuis le début, il avait été le seul à le comprendre, et cela remontait même à leur toute petite enfance. Le chien de garde venait d'atteindre l'âge de raison, alors que le prince n'avait que six ans. Sebastian était seul dans le jardin impérial, sa mère, n'essayez jamais de savoir où elle se trouvait, c'était impossible à savoir. Et quelque minutes plus tard, il était apparut. Au départ, son arrivée avait été moins spectaculaire qu'elle n'aurait du être pour un héritier, mais il fallait comprendre qu'à cet âge là, on avait plus envie de jouer que de saluer des personnes âgées qui voyaient déjà en cet enfant leur future marionnette.

C'était pourquoi les deux enfants s'étaient tout deux retrouvés sous un buisson, l'un pour se cacher, et l'autre pour récupérer un objet quelconque qui avait roulé. Tout d'abord, ce fut le silence, puis à l'approche des adultes, les gamins avaient continué. Enfin, lorsque le champs fut libre, Sebastian et Geki firent enfin connaissance. Et ce jour fut quelque part exceptionnel. Pourquoi ? Car le prince avait déclaré quelque chose qui avait aidé notre conseiller à sortir de sa petite coquille :

- La seule personne qui peut t'imposer quelque chose, c'est ta maman, et elle est jamais là, donc fais ce qui te plaît.

Peu de temps après, le chien de garde fut engagé comme compagnon de jeu du petit héritier, puis il devint son domestique personnel. Quelque part, c'était comme s'il l'avait toujours connu, et repenser à ces souvenirs lui faisait un bien fou. Après tout, ce jour là avait marqué le premier pas vers son bonheur. Même s'il avait souffert de devoir se cacher, de devoir supporter la mort de son amour, Sebastian n'avait jamais regretté d'avoir aimer Geki. Et puis, Ama n'était pas sa soeur pour rien, quelque part, enfants, ils se ressemblaient. A la différence près que l'Impératrice se comportait comme le prince défunt à l'âge de six ans, alors qu'elle en avait dix-sept. Bon, il fallait arranger les choses.

Un bruit de verrou se débloquant se fit entendre, et le conseiller tourna la tête pour s'apercevoir qu'Atoki était enfin sorti. Le temps avait défilé bien vite, ou alors l'ex-mafieux ne s'était pas trop attardé. Cependant, il restait immobile, ne semblant pas vouloir faire un mouvement pour retourner dans la chambre d'Ama. Au contraire, il ne fit que poser une question, simple, mais quelque peu révélatrice. Sebastian ne laissa aucun sentiment paraître :

- Depuis toujours.

Fin de l'histoire, il ne devait s'attendre à aucune autre réponse. De toute façon, il fallait rentrer maintenant. Le conseiller fit donc un signe rapide à l'ex-mafieux pour que celui-ci le suive vers la chambre. Inutile de rester en place.

Quelque part, Sebastian avait remarqué qu'Atoki n'avait pas posé cette question juste pour faire la conversation. Après tout, on ne savait pratiquement pas d'où il venait, donc il pouvait très bien essayer de récolter des informations pour ensuite les réutiliser contre le protecteur de l'Impératrice. Car oui, depuis son couronnement, le seul obstacle entre les meurtriers et sa protégée était le conseiller Impérial. Bon, avouons le, il n'y avait eu que très peu de tentative, et la plupart du temps, il ne s'agissait que d'accident sans gravité, puisque l'Assemblée n'avait pas encore l'envie, et que le peuple n'avait rien à reprocher, du moins pour l'instant.

Mais l'ex-mafieux restait tout de même un être inquiétant. Pas dangereux, non, inquiétant. Qui sait, il avait peut-être été envoyé par quelqu'un ou un quelconque groupe pour affaiblir l'ennemi. En tout cas, il fallait le surveiller de très près, et Ama ne facilitait pas les choses à réclamer dormir avec cet "inconnu". Même, depuis qu'il était arrivé, elle ne cessait de le coller, et ça, le chien de garde n'appréciait pas beaucoup, voire même pas du tout ! Mais son visage restait cependant impassible, et les hommes purent rentrer tout doucement dans la chambre. Il fallait être silencieux pour ne pas réveiller la petite.

Soudain, Sebastian se sentit prit de vertige, mais cacha sa faiblesse sous quelques gouttes de transpiration à peine visible. Mais il savait qu'il n'allait pas tenir longtemps, et, oubliant quelques secondes sa protection, il poussa Atoki :

- Allez vous coucher !

Puis referma la porte avant de se coller au mur, la main contre la bouche. Le conseiller avait mal à la tête et n'arrêtait pas de tousser, crachant même du sang. Que ce soit ses poumons ou son estomac, il avait mal partout et se tenait le ventre avec difficulté, essayant de se calmer. Son autre main fouillait dans l'une de ses poches pour retrouver un médicament. Une sorte de petite pillule. Tout en essayant de s'empêcher de cracher du sang, Sebastian se força à l'avaler, puis se laissa tomber au sol pour essayer de retrouver sa respiration. Le remède faisait effet, mais au prix de combien d'effort. Son visage était blême et en sueur, et le chien de garde priait pour que personne ne passe par là tandis qu'il s'appuyait sur le mur avec sa main pour essayer de se relever.



Malgré la lumière des bougies qui n'étaient pas éteintes, Ama dormait. Certes, elle avait le sommeil très agité, étant donné qu'elle ne cessait de rouler dans tous les sens dans son lit en même temps qu'elle dormait. MAis avouons-le, elle devait être fort fatiguée pour ne pas être gênée. Doucement, elle se stabilisa un peu, en boule sur le côté gauche, tout en serrant son Usa-chan contre elle. L'air paisible, elle respirait tout doucement.

Bien, son état de santé semblait s'améliorer tout en douceur. Sebastian resta quelques instants contre le mur, sa respiration retrouvant un rythme normal et régulier. Les gouttes de transpiration restaient cependant très présentes, et le conseiller se tenait le front en se cachant les yeux pour éviter que la lumière ne le gêne. Enfin, il allait devoir revenir rapidement, ayant laissé l'Impératrice avec l'ex-mafieux... Une minute... Il avait laissé Ama et Atoki seuls ? Ensembles ? Alors qu'elle dormait ? SEULS ?! D'un seul coup, le chien de garde prit conscience de la situation dans laquelle il s'était mis, et se retint d'ouvrir brusquement la porte, préférant ne pas réveiller sa protégée. Et puis, il y avait encore de la lumière, et pas de cri, donc ça devait aller.

Cependant, Sebastian remarqua qu'Atoki et la jeune fille étaient dans le même lit. Bon, il devait s'y attendre, mais cette proximité le mettait fort mal à l'aise. De toute façon, à la minute où ce type mettrait ne serait-ce que l'une de ses mains sur le corps d'Ama, son espérance de vie reviendrait à l'équivalent d'une simple boule de neige en enfer. Très courte ! Le conseiller s'avança tout de même vers les chandelles, avant de souffler dessus pour les éteindre, plongeant la pièce dans le noir complet. Et tout en se repérant de manière plutôt approximative, le chien de garde atteignit le lit, afin de se coucher aux côtés d'Ama, celle-ci se retrouvant entre lui et Atoki. Après un dernier coup d'oeil, il fut le dernier des trois à s'endormir.


Se faufilant de pièces en pièces, l'ombre se retrouva rapidement jusqu'à la chambre qu'il convoitait. Enfin, il était proche du but, et dés la tâche accomplie, il pourrait enfin profiter d'une belle maison dans les quartiers nobles, de tous les besoins nécessaires, de toutes les femmes possibles, ou même d'un joli aquarium. Bref, il fallait juste qu'il exécute sa petite besogne. Doucement, il ouvrit la porte pour regarder à l'intérieur. Ses yeux aguerris lui permettaient de discerner dans ce noir complet la masse du lit. Et surtout, la petite bosse prouvant qu'il y avait bien quelqu'un à l'intérieur. Et même, plusieurs personnes. Cependant, elle n'était pas seule. Deux... Trois personnes ? Dit donc, cette Impératrice ne s'embêtait pas, elle s'entourait de deux hommes pour dormir ou on ne sait quoi. Mais bon, à dix-sept ans, il fallait vraiment qu'elle ait un problème. Tout doucement, d'une démarche féline, l'homme s'approcha, un couteau scintillant à la main. Il avait repéré la fille, elle était au milieu. Allez, plus que quelques secondes. D'un coup sec, le couteau siffla dans l'air...

Mais le poignet fut brusquement arrêté par une autre main en provenance du lit. Serrant avec force, Sebastian avait compris qu'un assassin était là pour Ama. Silencieusement, pour ne pas réveiller sa protégée, il le fit balancer sur le sol, le couteau planté près de son oreille droite, ayant tranché quelques mèches de cheveux. Le conseiller était à présent sur l'homme, puis chuchota :

- Pour qui travaillez-vous ?

L'homme ne semblait pas avoir envie de répondre, et voulut mordre sa dent pour laisser éclater le poison, mais le conseiller avait déjà mis sa main ganté pour retirer la petite fiole implantée dans la dent, étouffant en même temps le cri de douleur de l'assassin. Maintenant, il ne pouvait plus mourir tant qu'il ne donnerait pas d'information.

L'assassin était entre les mains de Sebastian, et il ne risquait pas de s'échapper, vu comment le conseiller le bloquait avec force, l'empêchant même de respirer, même s'il le laissait absorber quelques filets d'air. En tout cas, le vacarme avait réveillé Atoki, mais pas Ama, et c'était tout ce qui comptait, surtout que l'Impératrice, lorsqu'elle était réveillée, n'avait pas envie de dormir, et cela deviendrait un enfer de la forcer à se coucher. En gros, notre chien de garde trouvait plus difficile de coucher sa souveraine plutôt que de faire parler un tueur à gage. Vivre aux côtés de la jeune fille devait vraiment changer la vie du tout au tout. Le plus dur était sans doute de la forcer à manger des légumes. Pire encore que d'affronter une armée entière avec un cure dent, affronter une adolescente au syndrome de Peter Pan, la bouche close face à une fourchette pleine de brocolis.

Mais bon, revenons à nos moutons. Maintenant que l'abruti d'ex-mafieux était réveillé, il allait sans doute se demander ce que cela signifiait, bien qu'il devait se douter qu'Ama était sujette à de nombreuses tentatives d'assassinats, même s'il était vrai que cela faisait un moment que ça n'était pas arrivé. Décidément, c'était louche. A peine Atoki se retrouvait mêlé à leur affaire qu'un étranger venait tenter de prendre la tête de la souveraine. Peut-être n'était-ce qu'une simple coïncidence. Toujours est-il que l'homme se comporta d'une façon bien étrange lorsque l'ex-mafieux s'avança, laissant apparaître son visage, alors qu'il faisait extrêmement sombre. Ils avaient tous des capacités hors du commun dans cette pièce. Surtout lorsque le prisonnier sembla reconnaître celui qui lui faisait face, en l'appelant "traître". Pourquoi ? Okay, il faisait partie de la mafia, ça donnait une indication sur le tueur, puisqu'après tout, lors de leur rencontre, Atoki avait déclaré avoir été banni de l'Eden. Bon, ça apportait pas mal de précision, mais encore. Travaillait-il pour son propre compte, ou bien était-il envoyé par l'Assemblée ? Ou par les Roses Bleues elles-mêmes ? La seule façon de savoir était de l'interroger, mais le problème, c'était que, pendant la brève seconde où Sebastian avait deserré son étreinte, il en avait profité pour sauter sur le péquenot et commençait à l'étrangler.

Que faire ? A vrai dire, ça n'embêterait pas vraiment le conseiller qu'Atoki soit tué par accident par une tierce personne, car au moins, Ama ne lui en voudrait pas. Mais l'ex-mafieux était quand même utile du fait qu'il pourrait certainement aider à faire avouer ce mécréant de tueur. Le travail contre l'envie... Le professionnalisme du chien de garde l'aida à prendre une décision, et, avec rapidité, sa main put se saisir des cheveux de l'étranger pour qu'il arrêter d'étrangler le nouveau jouet de l'Impératrice, avant de l'envoyer contre le mur. Auparavant, il avait allumé une seule bougie, afin de voir un peu et mémoriser le visage de l'assassin. Les reflets de la lumière ne se voyait que sur le côté droit du visage du conseiller, qui aussitôt, plaça son index devant ses lèvres :

- Chut. Vous allez réveillé l'Impératrice.

Et bien entendu, Sebastian ne s'assura pas du tout qu'Atoki allait bien. Du moment qu'il restait envie, ça lui allait. Après, qu'il se torde de douleur -du moins en silence- au sol, ça ne lui faisait ni chaud ni froid. Sa main s'avança vers le cou du tueur, le saisissant à la gorge tout en le collant au mur, les pieds touchant à peine le sol :

- Je réitère ma question : Pour qui travaillez-vous ?

Et cela se voyait à son regard que notre conseiller était sérieux. Quiconque tentait de toucher un cheveux de sa protégée s'exposait à de graves conséquences.

Franchement, prenait-on le conseiller pour quelqu'un de stupide ? Qui avait déjà tout révélé dans une telle situation lorsqu'on lui posait une simple question ? Cependant, sa main se resserra un peu plus fort sur le cou du tueur, l'informant que sa plus grande joie serait de le supprimer tout de suite, car Dieu sait-on combien de gens avait tué notre homme, combien de litres de sang avait-il sur les mains. Mais ne parlons pas trop vite, car bien qu'il soit un brin sadique, jamais, ô grand jamais, Sebastian n'avait supprimé quelqu'un par plaisir. Il l'avait toujours fait dans le seul but de protéger la famille Impériale. Que ce soit Geki, ou Ama, ou leur père, depuis sa plus jeune enfance il avait fait ainsi, et c'était la meilleure des choses. Alors effectivement, cet homme avait raison. Quoi qu'il dise, il mourrait à la minute où il laisserait échapper l'information souhaitée :

- Bien entendu, je m'y attendais quelque peu. Un tueur de votre trempe ne peut qu'appartenir à la mafia. Mais je ne suis pas un imbécile, je sais que les Roses Bleues ne sont pour le moment pas prêtes à bouger vers Shangri-la, votre leader n'est pas une idiote. Mais je crois savoir que votre commanditaire... Ou vos commanditaires sont en vérité tout proche.

A qui pensait le chien de garde ? Inutile de le nier, les premiers suspects étaient bels et bien les membres de l'Assemblée, mais quelque chose semblait trop illogique. De tous les évènements survenu récemment, aucun n'aurait pu mettre le feu aux poudres. Mais dans ce cas, si ça n'était pas eux, qui ? Qui pouvait en vouloir à l'Impératrice ? Qui était assez fou pour espérer la tuer, dans un moment où elle était la plus en sécurité ? Quelque chose ne tournait pas rond, et Sebastian ferait tout pour en trouver la solution. Sans se préoccuper plus longtemps d'Atoki, il releva un peu le menton du tueur pour pouvoir le regarder dans les yeux :

- Je ne peux vous torturer ici même, vous risqueriez de réveiller notre souveraine... Mais je connais d'autres moyens pour délier des langues. D'autres moyens peu recommandables, mais vous mêmes, vous ne pourrez plus vous empêcher de parler.

La bougie était toute proche de ces deux visages, et Sebastian ne faisait que détailler du regard le tueur. Rien qu'à deviner ses sentiments, il devait être pourri jusqu'à la moelle, tant mieux. Ainsi, cela ferait un pourri de moins. Tout en le bloquant, le conseiller sorti une fiole de sa poche. Un sérum de vérité ? Pas loin, disons plutôt qu'à la simple inspiration, vous ne pourriez plus vraiment vous retenir. Doucement, le chien de garde enleva le bouchon pour mettre la fiole près du nez de l'homme. Il ne s'occupait pas vraiment de ce qui se passait derrière lui.



Ama continuait de dormir profondément, accrochée à ses draps qui l'entouraient. Bien entendu, elle ne se rendait pas compte de l'absence des deux hommes qui étaient avec elle auparavant, et restait juste là, à baver sur son oreille en rêvant de son monde sucré et coloré. Et effectivement, un bruit louche survenait de son lit, sans qu'elle ne le sache. Mais était-ce tout simplement un grincement venant du fait qu'elle bougeait un peu ? Cela semblait trop suspect pour autant, cependant.

Cette potion était d'une efficacité hors du commun, et presque inépuisable puisqu'elle n'était praticable que sous forme d'odeur. Vraiment, le conseiller ne saurait s'en passer pour faire parler ces types qui se bousculaient pour s'en prendre à la petite Impératrice. Mais bon, la seule chose dont il fallait se préoccuper, c'était ce type et les aveux qui allaient probablement suivre après ses questions. Cependant, il fallait avouer que, même si Sebastian était au courant des effets euphoriques provoqués sur la victime, il ne s'attendait pas à une telle déclaration et un comportement aussi déplorable et indécent de la part de l'homme. Toussotant légèrement, le chien de garde continuait de maintenir le tueur contre le mur, le fixant droit dans les yeux :

- Mon nom importe peu. Je veux savoir qui vous envoie. Et si possible, ne parlez pas trop fort, il serait fâcheux que notre souveraine ne se réveille.

Et puis, soit-dit en passant, même si Sebastian était 100% homo, la seule personne qu'il ait jamais aimé, et qu'il aimait encore actuellement était bien le défunt prince Geki. Un homme bien, peu importe le sens. Et il fallait le dire, après avoir connu une telle personnalité, le conseiller avait trouvé tous les autres fades, ce qui pouvait peut-être expliqué le fait qu'il ait continué d'aimer son prince. Et de toute façon, il s'était résigné. Avec son emploi actuel qui l'obligeait à rester vingt quatre heures sur vingt quatre avec l'Impératrice, il valait mieux éviter de tomber amoureux. Et puis surtout, ce type d'homme qu'il avait en face de lui était bien du genre détestable. Son attitude le dégoutait affreusement et le chien de garde préférait juste le maintenir immobile, juste au cas où. Il ne manquerait plus qu'il lui saute dessus.



- Myaaai.

Tout en se retournant sur son lit, la petite Impératrice parlait en même temps qu'elle bavait dans son sommeil, attirée par toutes ces bonnes choses qu'elle voyait dans ses rêves. Et à force de se retourner, la couette partait dans tous les sens pendant que sa tenue de nuit se relevait doucement.